La région de Tozeur continue de vivre essentiellement de son économie oasienne : l'agriculturereste l'activité maîtresse de la cité qui voit la moitié des 100 000 habitants de la région dépendre de ce secteur10. L'organisation agricole, autrefois centrée sur une utilisation raisonnable de l'eau, permettait une production maraîchère importante dans la palmeraie (salades, blettes, carottes,bananes, dattes, etc.)9 qui assurait l'autosuffisance de la population10. Dès le xive siècle, le plan d'irrigation au travers des seguia assurait gratuitement une répartition de l'eau mesurée par le gadous (sablier hydraulique)9, dont le nom vient du latin cadus (clepsydre), lui-même émanant du grec kados19.
La survie d'un tel terme depuis l'Antiquité montre à quel point la région de Tozeur a été le réceptacle de cultures méditerranéennes qui apportèrent leur savoir-faire en matière d'agriculture et de techniques d'irrigation relatives à l'environnement oasien. Depuis les plans d'irrigation et de fixation des nomades en vue de l'éducation des enfants des années 1990, l'agriculture s'est fortement développée. De nouvelles oasis ont été créées et les palmeraies existantes ont été développées ; la surface consacrée à la culture du palmier a doublé en vingt ans, entraînant un renouveau du secteur de l'agriculture en termes quantitatifs, qualitatif, et d'emplois associés. Le travail dans les palmeraies étant pour l'essentiel saisonnier (entretien, fécondation, récolte), il autorise en général une deuxième activité pour les ouvriers agricoles.
Cependant, selon Claude Llena dans son article de 2004, la situation des agriculteurs s'est fortement dégradée au xxe siècle car l'eau est « devenue un bien comme les autres » en devenant payante, l'arrosage se montant à 30 à 50 millimes par mètre cube pour un arrosage hebdomadaire10, conduisant nombre d'agriculteurs à travailler dans le secteur touristique9. Selon d'autres sources, le coût annuel de l'irrigation de 5 000 m2 de palmeraie équivaut à la production dattière de deux palmiers10.
La production annuelle de dattes se monte à 35 000 tonnes, dont 4 000 issues de l'agriculture biologique et les deux-tiers de la variété des deglet nour10 ; elle représente le tiers de la production nationale10. Les autorités cherchent également à développer la pratique de la culture à trois étages : maraîchage au sol, arbres fruitiers puis palmiers au-dessus10.
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